Où était la 4e DB le 21 août 1944

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e Division blindée le 2 octobre 1944, et la 79 Div Infanterie
_________________________________________________________

La lettre du Private Melvin Johnson du 2 octobre 1944.

La 79e Division d'Infanterie et la 4e Division blindée luttaient, les uns à côté des autres, en Lorraine, dans les environs de Parroy Remicourt et je voulais inclure une des lettres que le Private Melvin Johnson écrivait à sa fiancée dans son trou de fusillier...

Ma chérie,

J'écris cette lettre dans mon trou de fusillier. Je reçois tes lettres régulièrement. Tu dis que tu n'a rien reçu de moi, depuis si longtemps ! Peut-être l'une ou l'autre s'est égarée en chemin.. Et puis, il faut suivre le mouvement et c'est très éprouvant. Ne pense pas que j'oublie de dire mes prières, j'y pense tu sais, et j'ai promis de le faire, souviens toi... Je vais bien et je pense que tout va continuer de cette façon. Je pense beaucoup à toi, et surtout " à la belle jeune fille que tu es" Je pense tout le temps à toi ma chérie, et je t'aime très fort. As-tu reçu les 25$, que je t'ai envoyés. Bien des amitié à tous.
A bientôt, mon amour. Melvin.

Traduire des récits de bataille n'est pas un grand problème, mais relisant les lettres émouvantes de Melvin, je lisais, celle écrite, précisément ce 2 octobre 1944, et qui va vous traduire les sentiments que l'on éprouve dans le combat. On n'oublie pas les êtres chers qui sont au loin...

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e Division blindée le 3 octobre 1944.
______________________________________________________________

La situation sur le front restait pratiquement inchangée, et le CCB avait tenté d'avancer sur son flanc droit, l'objectif étant de rétrécir la ligne d'attaque. Les patrouilles du 25e Cavalry et du 51e Inf allaient de l'avant vers midi mais furent rapidement coincées, par des tirs d'artillerie, de mortiers, et d'armes légères. Elles ont gardé le fruit de cette position avancée jusqu'à la tombée du jour, et se sont finalement retranchées vers la position de départ. Cette entreprise avait cependant eu des résultats positifs, de par la destruction de deux canons, d'un fortin et d'une position de mortier. Le bilan chez l'ennemi était assez lourd, 81 tués, alors que notre division accusait aussi ses pertes, 1 tué, 21 blessés et un manquant. L'artillerie du CCA continuait ses missions de tir sur des installations suspectes de l'ennemi, mais elles s'avéraient vite évidentes lorqu'un énorme dépôt de munitions à Noyenvic explosait dans un bruit étourdissant entrainant l'estmation d'une bonne centaine de victimes. Bien que l'activité ennemie, fut en reflux, les unités de la division n'avaient pas perdu de temps. Cette période de répit fut consacrée à des travaux d' entretien, de remise en forme et d'entrainement pour les nouvelles recrues. Les unités ouvraient à nouveau les cuisines de campagne et les repas chauds furent servis pour la première fois depuis presque trois mois. L'entretien du bataillon commençait par le remplacement des affûts des canons de 105mm, la vérification des instruments de l'artillerie afin d'assurer le maximun d'efficacité à la première attaque.

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e division blindée le 4 octobre 1944.
_______________________________________________________________

L'activité de l'ennemi ne semblait pas évidente pour les observateurs de la division. Notre artillerie répondait aux tirs ennemis, histoire de leur répondre que nous étions toujours bien présents. Les patrouilles et le support aérien continuaient à harceler les troupes sur la ligne du front. Nous nous préparions pour la relève prévue, incessamment, par la 26e Inf Division et des bivouacs étaient choisis par le Combat Command Reserve.
Une contre-attaque ennemie, était organisée, très localisée, vers 10.00, du côté du 10e Inf, conduite par un tank et un peloton de fantassins. Elle reculait sous le feu d'armes légères et à la vue de nos Tanks destroyers et tanks qui montaient à l'attaque. Sous le lourd bombardement dans le secteur, la population de la cité de Rechicourt était évacuée vers St Nicolas, l'officier responsable des Civil Affairs, en préparation de l'entrée des troupes en Allemagne, avaient formé des équipes parlant la langue allemande. Deux officiers allemands prélevés dans les camps de prisonniers, allaient prendre la rélève des équipes françaises qui n'étaient plus nécessaires.

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e division blindée le 5 octobre 1944.
_______________________________________________________________

Peu d'activité sur le front, à part quelques tirs d'artillerie, mais les Allemands cherchaient la nôtre, alors que nous détruisions une batterie à Moncourt. Un peu avant la tombée du jour, une patrouille ennemie essayait de pénétrer les lignes du 51e Inf, mais fut repoussée par armes légères et notre artillerie. Dès le retrait de la patrouille, un puissant feu d'artillerie ennemi était concentré sur le secteur. Méprise ! Le lendemain, nous constations qu'ils avaient tué deux de leurs hommes et la trace de nombreux blessés était manifeste. L'artillerie de la division et les Tank Destroyers, installaient des lourds barrages sur la ligne de front ennemie, durant toute la journée. Dans la soirée, un considérable mouvement de véhicules était perçu du côté est, ce qui indiquait qu'ils battaient en retraite. L'artillerie pilonnait les routes et les carrefours pour briser leur mouvement.
Plus de 45O civils qui se trouvaient dans la zone de feu avaient été évacués de Arracourt.
Au cours de cette accalmie, c'était le jour de paye, mais la majeure partie de l'argent retournait à l'officier des finances pour renvoi aux familles.
Un spectacle était organisé à Dombasle, chaque unité recevant son quota pour y assister.
Le Lt Col Herbert F. Krucker, assistant C/S-G-4, était transféré de la division, et le Lt Col Bernard G. Knestrick, ancien quatermaster de la division devenait G-4, le major Gerald E.Miller lui succédant dans la fonction, le major Harold J. Abrams assistant G-4 . Le major Marchall N. Pelgram lui succédant comme S-4, pour le Combat Command Reserve. Le major Everett S. Stewart, ancien assistant G-4 remplaçait le major Pelgram.
Les Allemands dirigeaient une propagande contre le CCA, à partir d'un ampli, entre Moyenvic et Vic-sur-Seille, demandant à nos troupes de se rendre. Nous devions nous rendre compte de la situation.!!!
Assez surprenant, en ce jour de paye et de spectacle.."Le Nuts". C'était pour plus tard. !!!
Les officiers de la 26e Inf Div, arrivaient dans le secteur, pour une mise au point; afin de s'emparer de ce secteur.

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e division blindée le 6 octobre 1944.
_______________________________________________________________

C'est toujours très calme sur le front mais l'activité, des patrouilles et des mouvements de véhicules ennemis, restait évidente durant le jour et la nuit. C'était la pleine débandade. Les éléments de la 26e Infantry commençaient à défiler, et les commandants des Bataillons, Companies et Pelotons, étaient auprès du CP rapproché du front, pour se familiariser à la préparation et à la situation nouvelle pour s'emparer du secteur.
Le manque de radios récepteurs se résorbait, et les hommes, qui n'avaient pas l'expérience requise, étaient assignés au 114e Signal Company pour être entrainés comme opérateurs car la bonne conduite des opérations en dépendaient.
Un nombre considérable de véhicules ennemis saisis, et dont certaines unités les utilisaient furent rendus hors service; les autorités supérieures étant très strictes sur ce point. En ce compris les ambulances. La confsusion constituant un réel danger.
Le Lt Col Lloyd W.Powers, commandant du 94th Arm Field Artillery Bat, était évacué vers un hôpoital, pour maladie, mais non consécutive de la bataille, le major Robert M. Parker assumant le commandement du Bataillon.
La bonne surprise, 4 pilotes du 19e Tact Air Com, visitaient nos premières lignes, des hommes fiers de nous rejoindre pour une franche collaboration et qui trouvaient difficilement les mots pour expimer leur admiration.
Le 104e Inf Regt de la 26e Inf Div prenait position auprès du CCB, à la nuit tombante. Les unités de la Division, allaient aussi faire équipe, du moins durant 24 heures, dans le but de mettre les nouvelles troupes en forme pour qu'elles puissent se prendre elles-mêmes en charge.

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e division blindée le 7 octobre 1944.
_______________________________________________________________

Les unités de la 26e Inf continuent à s'infiltrer dans la ligne du front. Le 101e Inf Reg se dirige vers le secteur du CCA pour relever le 53e Inf Bat et une partie du 166e Engineers. La 26e Inf arrivait sans le support des échelons. Toutes les troupes, exeptés ses propres régiments d'infanterie qui étaient restés à la plage pour une utilité ultérieure. Cette division n'était pas mise en ligne, car elle devait continuer à fournir les supports en artillerie, tanks, tanks destroyers batteries antiaériennes, troupes du génie et assistance médicale, à la 26e Inf.
Nos commandants du Combat Command et notre commandant de Division conservaient la responsabilité pour le secteur, ainsi qu'ordonné par le Corps, en leur ayant notifié, toutefois, de se tenir prêt à tout moment.
Sous la supervision de l'état-major des convois, les duffel bags ou sacs fourre-tout de la Division qui étaient entreposés à Vaucouleurs avaient été expédiés à Nancy, pour l'usage des soldats, durant la période de relève, pour y prélever les vêtements d'hiver. Le nouvel entrepôt était situé rue Dumas, à côté de la place rue Poincere, le square au nord de la ligne de chemin de fer au centre de Nancy.
Le 10e Inf ayant été relevé par la 104 Inf, commençait à quitter son secteur et rejoignait son bivouac à Harracourt; en véhicule individuel, à dix minutes d'intervalle, pour ne pas attirer l'attention de l'ennemi.
Le 51e Inf était relevé par la 104e Inf et commençait aussi à se retirer de la ligne de front par pelotons, à la nuit tombante pour gagner son bivouac près de Serres.

[H Rogister]

Bonsoir Gilbert,

C'est super, l'histoire continue au jour le jour. Nous approchons des Ardennes. Je suis impatient.

Amicalement

[Stevenot Gilbert N.]

La 4e Division blindeé le 8 octobre 1944.
______________________________________________________________________________

Le 53e et la 35e, moins une compgnie de tanks moyens et légers se retiraient des lignes et se dirigeaient vers un bivouac aux environs de Bezange-la-Grande après que le 101e Inf Rég eut pris la relève.. Le 8e Tank Bat était aussi remplacé par des régiments de la 26e Inf Div et faisait mouvement vers Arracourt pour rejoindre le bivouac de Serres.
Tous les éléments de la division relevés de la ligne du front continuaient un statut de support, si l'enemi venait à attaquer la 26e Division.
L'artillerie de la division et celle lui attachée continuaient à dispenser le support dans ce secteur sous le contrôle de la division. Leur feu étant en harmonie avec les canons des tanks destroyers en cas de nécessité. Les commmandants des combats continuaient à diriger leurs sections. Le sergent-chef Edward P.Mallon, Cie D; 37e tank Bat, fut séléctionné par la division, pour servir de garde d'honneur du général Geoge Marchall, C5 U.S.Army, au cours de sa viste dans le secteur.
La prestation de Mallon, était des plus symboliques, son grade de S/Lt lui étant remis par le général.
Les ravitaillements de l'intendance arrivaient rapidement. Une couverture supplémentaire était distribuée à tous les membres de la division et la seconde allait suivre à bref délai. Le premier quota des chaussures de combat étaient rentré et partagées aux bataillons d'infanterie et escadrons de cavalerie..

[Ancien membre]

Bonjour Gilbert

petite question, en quoi cela consiste le rôle de garde d'honneur?

[Stevenot Gilbert N.]

Le calme règne sur le front, et j'en profite pour faire le point.
__________________________________________________________________

Je constate que mes rapports sont bien suivis,1247 lus et 162 réponses,ce n'est qu'un début,mais je sais que je suis sur la bonne voie.
Il y a un homme derrière Patton, qui piétine et qui dans son jargon va leur dire.

"For God's Sake Give Us Gas. If Ike... gives me the supplies.I' ll go through the Siegfried line lke shit through a goose.

Comment ne pas l'évoquer en ce moment Patton,"ce fils de pute" qui demandait à Ike, de l'essence pour son briquet...
Sa grande figure domine l'histoire de sa Division préférée et de sa 3e Armée, dont il à fait l'âme; nous Le voyons se lever dans notre mémoire, dès que nous remuons ces souvenirs; l'abnégation ardente, le mépris de la mort, la foi patriotique qui l'animaient aux yeux de tous ont passé dans le coeur des ces soldats; ils onf fait notre tradition et notre force. Et sa fougue a inspiré ce haut et grave sentiment du Devoir qui, dans la mauvaise fortune, comme dans la bonne a été l'Honneur de la 4e Divsion, dont les autres se sont inspirées. Elles ne devaient être en reste...Que notre pensée soit pour Lui, et tous les leaders des autres Divisions, d'où qu'elles viennent...

A demain, 8 ocobre 1944.