Le premier point qui est souvent escamoté, est le caractère légal du gouvernement du maréchal Pétain par rapport au comité français de de Gaulle qui lui est totalement illégal, complètement en marge des institutions de la 3e république, mais qui a pour lui le sens de l'histoire.
Voyons les faits : Le Maréchal Pétain est nommé président du conseil (premier ministre de l'époque mais avec des pouvoirs plus étendus et directement responsable devant le Parlement) tout à fait légalement par le Président de la République Lebrun en juin 1940 (le 16), dans un contexte troublé (exode, gouvernement à Bordeaux, fortes pressions des membres de l'ancien conseil pour l'armistice ainsi que des parlementaires présents là). Certes il n'a pas été "confirmé" par le Parlement sur sa déclaration de politique générale ou sur un vote de lois mais le Parlement est dispersé à ce moment. Deuxième point il reçoit mandat du Parlement réuni à Vichy pour proposer une constitution, et il se fait octroyer des pouvoirs spéciaux par une majorité éclatante. Rien de plus que n'aura de Gaulle en 58! D'ailleurs le texte de la résolution est claire : il parle du gouvernement de la république sous la direction du Maréchal Pétain. La constitution est suspendue en attente d'une nouvelle qui doit être proposée puis votée par le Peuple. elle le sera (proposée) en 43 ou 44. Les assemblée sont suspendues et pas dissoutes.
Qu'est ce qui est illégal ? René Cassin reviendra sur un point particulier : l'assemblée n'avait pas le pouvoir pour attribuer des pouvoirs spéciaux et illimités. Deuxième point, il n'y avait pas le quorum lors du vote des pouvoirs spéciaux. Enfin et c'est mon avis, Pétain a pris des actes constitutionnels provisoires qui tenaient de l'acte législatif et par certains côtés du constitutionnel sans jamais les faire valider par le peuple sous prétexte qu'une élection était impossible (prisonniers, occupation). Or en 1870, Thiers a fait réaliser des élections dans des conditions similaires qui ont abouti à l'election d'une assemblée qui a été mandatée pour signer la paix.
Voici le texte originale publié au JO de la France Libre le 20 janvier 1941. C'est signé de Gaulle mais Cassin tenait la plume :