C STAGE
Avec C Stage, les choses sont vraiment devenues sérieuses. On a continué à faire 4 heures de physique chaque jour, mais c'est durant cette phase qu'on a appris à plier nos parachutes pour le saut. "Le hangar où l'on pliait les parachutes, le "packing shed", était juste à côté de Lawson Field. Il était rempli de très longues tables. Après une démonstration de la manière de plier un parachute, deux hommes furent assignés à chaque table, avec mission de plier un parachute. Le haut du parachute était fixé à une extrémité de la table, tandis que le harnais était accroché à l'autre côté et tenu par un des élèves désigné comme assistant. Le premier élève devait d'abord s'assurer que toutes les suspentes étaient bien tendues. Il devait ensuite étendre et plier dans la longueur chaque panneau du parachute. Les deux étudiants échangeaient ensuite de position, l'assistant décrochant le haut d'un parachute de la table, tout en maintenant la tension, pendant que l'autre élève ramenaient les suspentes vers lui et les pliait au fond du sac de parachute. Les petites suspentes étaient pliées soigneusement en boucle sur le sac du parachute. la voile avait alors ramené vers le sac. le premier élève plaçait un poids fait d'un tube plein de sable à l'endroit où les suspentes rejoignaient la toile. Il mesurait alors une longueur de voile égale à la longueur du sac de parachute et plaçait un nouveau poids à cet endroit. Ce procédé était répété jusqu'à ce que toute la voile soit pliée. Le parachute ainsi plié était placé sur le sac et une corde fermait l'ensemble. Quand ce fut fait, l'élève enlevait les poids et fermait le sac à parachute. La dernière étape consistait à attacher la static line à l'arrière du sac par un système de noeuds et de le sécuriser avec du ruban adhésif. Le dernier mètre de static line avec le crochet était laissé libre.
Lorsque l'on plie un parachute, il y a quelques points très importants à NE PAS FAIRE :
Ne pas laisser de suspentes emmêlées
Ne pas laisser de poids dans la toile
Et ne pas oublier de fixer la cordelette d'ouverture entre le haut du parachute et l'ouverture du sac.
Le vendredi du C stage était un jour critique, car on pliait le parachute principal et celui de réserve avec lesquels on allait sauter le lundi. Inutile de préciser que nous étions tous très concentrés sur l'exercice. Je travaillais étroitement avec mon assistant. Il y avait beaucoup de vérifications et contre vérifications. les instructeurs étaient comme des mères poules, vérifiant chaque détail. Quand ce fut fini, on a marqué nos parachutes avec nos noms et on a commencé trois jours d'angoisse.
Avec l'anxiété du premier saut qui montait tout au long du week end, on entendait de plus en p^lus la sinistre chanson des paratroopers... Blood upon the risers! sur l'air du "Battle rythme of the Republic.
He was just a cherry trooper and he surely shook with fright
as he checked all his equipment and made sure his pack was tight
He had to sit and listen to the awful engines roar,
And he ain't gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
“Is everybody happy?” cried the Sergeant, looking up.
Our hero feebly answered “yes,” and then they stood him up.
He leaped right out into the blast, his static line unhooked.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
He counted long, he counted loud, he waited for the shock;
He felt the wind, he felt the clouds, he felt the awful drop;
He jerked his cord, the silk spilled out and wrapped around his legs.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
The risers wrapped around his neck, connectors cracked his dome;
The lines were snarled and tied in knots, around his skinny bones;
The canopy became his shroud, he hurtled to the ground.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
The days he’d lived and loved and laughed kept running through his mind;
He thought about the girl back home, the one he’d left behind;
He thought about the medics and wondered what they’ed find.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
The ambulance was on the spot, the jeeps were running wild;
The medics jumped and screamed with glee, they rolled their sleeves and smiled;
For it had been a week or more since last a chute had failed.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
He hit the ground, the sound was splat, his blood went spurting high;
His comrades were then heard to say, “A helluve way to die”;
He lay there rolling ‘round in the welter of his gore.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more.
There was blood upon the risers, there were brains upon the chute;
Intestines were a-dangling from this paratrooper’s boots;
They picked him up, still in his chute and poured him from his boots.
He ain’t gonna jump no more.
CHORUS:
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
Gory, Gory, What a helluva way to die
He ain’t gonna jump no more
A 9 heures le dimanche matin, un coup de sifflet nous réveilla et un First Sergeant nous annonça que nous allions... à la messe. Il nous dit que tous les élèves paratroopers allaient à la messe avant leur premier saut. Quelques gars voulurent savoir si le service était protestant ou catholique. Le First sergeant n'en savait rien : "Une église est une église!" En arrivant à la chapelle, deux ou trois gars de confession judaïque protestèrent ; "Ce n'est pas une synagogue? Et ce n'est pas le jour du sabbath!" Le First sergeant répliqua ; "mes ordres sont de vous conduire à l'église ; que vous y entriez ou non n'est pas mon problème. Dismissed!" Environ 95 % des gars entrèrent.
Cet après midi là, alors que je me prélassais dans le barraquement, un mec frappa au carreau et nous appela ; Il dit : "Matez un peu ce trooper qui descend l'allée avec une WAC (Woman's Army Auxiliary Corps). N'est ce pas le mec qui a signé sa démission la semaine dernière?" Après avoir bien regardé, nous tombâmes tous d'accord qu'il s'agissait bien d'un gars de notre classe qui avait démissionné devant nous. Et voilà qu'il se pavanait dans son bel uniforme d'été khaki, avec overseas cap, airborne patch et une splendide paire de bottes flambant neuves! J'imagine qu'il essayait d'impressionner la WAC. Un de nos gars dit : "Bullshit! attrapons le! Il n'a pas le droit de porter ces bottes" Nous sortîmes et interpellâmes le gars, lui ordonnant d'enlever ses bottes ou nous nous en chargerions pour lui.Il semblait très gêné, mais devant notre détermination, il s'assit au milieu de l'allée et retira ses bottes. Un de nos gars prit les bottes et les retourna au supply sergeant. Le dernière fois que nous avons vu ce clown, il descendait la rue en chaussette, avec la WAC à la traine...
Bien qu'ayant été à l'église le matin, j'eus du mal à trouver le sommeil cette nuit là. Je n'arrêtais pas de me répéter mentalement toutes les procédures du saut : STAND UP, HOOK UP, SOUND OFF FOR EQUIPMENT CHECK, STAND IN THE DOOR, GO!!! regard fixé sur l'horizon, bras vers le bas et écarté de 45 degrés, doigts tendus, touchant l'extérieur de la porte, sauter et pivoter vers la gauche, menton sur la poitrine, bras sur le reserve chute, coudes rentrés, talons joints, genoux fléchis.... Compter ; ONE THOUSAND ONE, TWO THOUSAND TWO, THREE THOUSAND THREE... ouverture du pépin! Vérifier la voilure, vérifier autour de moi, vérifier la descente se diriger pour éviter les autres ou les obstacles au sol.. A 30 mètres du sol, garder les yeux sur l'horizon, se relaxer, talons joints, toucher le sol avec un PLF à gauche ou à droite... pourrais je me rappeler toutes ces procédures??Oups! j'ai oublié un truc! à THREE THOUSAND THREE, est que mon parachute s'est ouvert? Si NON, tirer sur la manette d'ouverture du parachute de secours avec la main droite, en gardant la main gauche sur le sac, pour éviter que la voile ne se déploie n'importe comment. la vache! ça faisait un paquet de trucs à mémoriser!Puis de nouvelles pensées m'envahir l'esprit. Des doutes, non que je ne serai pas capable de sauter, mais des doutes sur les "Et si...?" Et si je coinçais à la porte? Et si j'entrais en collision avec un autre trooper? Et si un des panneaux de ma voilure explosait? Et si je me mettais en torche? Et si j'atterrissais dans un arbre?J'avais autant de "Et si?" que de procédures à me rappeler. (Après la guerre, le Père Francis Sampson, lors d'une conférence devant les vétérans du "Five O' Wonders" (502 PIR ndlr) nous avoua qu'il n'avait pas été capable de fermer l'oeil la veille de son saut. Il s'était levé à l'aube, s'était habillé et était sorti marcher un peu à la fraîche. durant sa promenade, il tomba sur un trooper appuyé contre un barraquement en train de fumer. Father Sampson s'approcha et remarqua que ce trooper portait ses jumpwings. Sampson se dit qu'il serait bien de discuter avec un gars qui avait conquis ses wings. Sampson lui dit : "Trooper, je dois faire mon premier saut aujourd'hui ; n'as tu jamais été effrayé à l'idée de sauter?" Le troopper le regarda, enleva sa cigarette de sa bouche et lui répondit :
"Seul Dieu et ma machine à laver connaissent la réponse à cette question."
